la semiologie de l'imagerie medicale
 
  I.1 Techniques et critères de qualité
 

En ce qui concerne l'imagerie thoracique, radiographie et scanner se complètent. Il faut savoir que la radiographie est un examen interprétable sur tout le monde. On peut aussi bien en faire sur une personne agée que sur un jeune...
Une radiographie sera effectuée de premiere intention, mais tout n'y sera pas visible, il faut alors garder un oeil sur l'examen clinique du patient et le cas echéant effectuer un scanner et un nouveau cliché du thorax 15 jours après (attention à ne pas trop irradier les patients tout de même)!!


               

Ce que nous voyons ici est un cliché du thorax normal. 

Mais comment fait-on pour voir les éléments du corps humain? Quels mécanismes entrent en jeu?

Une radiographie est obtenue par l'envoi sur le corps de rayons X.
 
Tout ce qui absorde les rayons X apparaitra en blanc sur l'image ; il s'agit, comme on peut le voir ici des vaisseaux, du coeur, des os en général (côtes...) sachant que le cartilage est invisible (inutile donc d'essayer de voir une tête de fémur chez un nouveau né de moins de 4 mois.)

  Tout ce qui laisse passer les rayons X apparaitra en noir ; il s'agit, comme on le voit ici des poumons, de l'interstitium, des plèvres. Ces deux dernières seront visibles en cas de présence d'air, ou d'eau par exemple


  Pour effectuer une bonne radio, il faut que celle ci soit bien centrée, et un des critères que nous verrons dans la deuxième partie est la proportion de la cage thoracique. Les deux segments de l'image de droite on la même longueur, on observe alors sur l'image de gauche que la cage thoracique n'est jamais plus haute que large avec un rapport H/L = 0,8 à 1

  Quel est le protocole de lecture d'un cliché thoracique?

>> Tout d'abord, il faut vérifier si le nom du patient correspond bien à celui qui se trouve en face de vous...dommage de parler des poumons de quelqu'un d'autre...

>> Une fois sur que les poumons de la radio correspondent à ceux de la personne à qui on parle, il faut s'assurer de la qualité technique de l'image. Pour cela, il y a plusieurs critères :

  - L'incidence : il y en a deux.
          incidence antéro postérieure, le patient est couché (notamment aux urgences) la qualité de l'incidence sera moins bonne car les scapulas recouvrent les champs pulmonaires et le coeur apparait plus gros. Cette incidence est donc utilisée quand il n'y a pas le choix.
         incidence postéro antérieure, le patient est debout, c'est l'incidence utilisée en routine
    --Pourquoi l'incidence est-elle moins bonne en antéro postérieure? en fait, pour avoir une radiographie de bonne qualité, le patient doit se trouver à au moins 1m80 du faisceau de rayons X, et ce n'est bien sur pas le cas quand le patient est couché!

   - L'orientation : il y a les repères anatomiques droits et gauches, comme le coeur, la crosse de l'aorte... mais il faut faire attention a la dextrocardie...le coeur n'est pas toujours à gauche...en cas de doute toujours se référer a la clinique, le stéthoscope ne devrais pas mentir.

   - La rotation : les extrémités médiales claviculaires doivent être équidistantes d'un processus épineux. Si elles ne le sont pas, il y a une rotation et le poumon le plus proche sera plus dense, plus noir.
   
   - La pénétration : les corps vertébraux doivent toujours être visibles au niveau de la partie inférieure de la silhouette cardiaque. Toutefois, s'ils sont trop visibles, le cliché sera surexposé et des lésions de faible intensité pourront ne pas être détectées.
   
   - Le degré d'inspiration : pour estimer le degré d'inspiration lors de la prise de l'image, il faut compter le nombre de côtes surmontant le diaphragme. Idéalement, on doit pouvoir compter les 7 premiers espaces intercostaux, c'est à dire qu'il faut voir apparaitre la sixième côte au dessus du diaphragme.